Publié le 26/09/25 par Nicolas DUBOSCQ

Manu Armitano : « Donner une dynamique au club et être présent sur les tatamis avec toutes les tranches d’âge »

À l’orée de la nouvelle saison, Manu Armitano revient sur une année record avec des titres nationaux et une dynamique associative en pleine expansion. Le Stade Laurentin Judo trace sa route entre formation, compétition et engagement local.

Bonjour Manu, avant de parler de la nouvelle saison, peux-tu nous dresser tout d'abord un bilan sportif du précédent exercice ? 

Bonjour Nicolas, effectivement l'année 2024-2025 a été assez productive pour le Stade Laurentin-Judo. D’abord parce que nous avons battu notre record de licences depuis la création de l’association il y a plus de 60 ans, avec plus de 630 licenciés cette année. Et ceci sans compter le dispositif licence scolaire, mais j’y reviendrai plus tard. Ensuite, au niveau des résultats, ce fut une année très intéressante. Que ce soit sur les catégories Benjamin, Minime et Cadet, celles sur lesquelles nous investissons le plus, nous avons eu de très bons résultats. Sur ces trois catégories, nous avons été classés parmi les trois meilleurs clubs régionaux de la Ligue PACA dans la majorité des compétitions.

Et parfois, nous avons eu la chance de nous retrouver classés parmi les meilleurs clubs au niveau national. Sur des tournois labellisés comme le tournoi Cadet d’Istres, nous avons terminé deuxième club national. À Nîmes, nous étions aussi sur le podium. Et cerise sur le gâteau, au championnat de France Cadet Espoir, nous avons terminé meilleur club national grâce aux deux titres de Djibril Diallo et Maya Soubielle. Au-delà de ces deux performances exceptionnelles, nous avons eu sept qualifiés en Cadet pour le championnat de France Première Division et une dizaine en Coupe de France ainsi qu’en championnat Espoir. Ce qui représente un énorme prorata vu le nombre de licenciés et de qualifiés au niveau régional. Le judo compte plus de 500 000 licenciés et près de 6000 clubs en France. Nos résultats sont donc assez extraordinaires pour un club d’une commune de 30 000 habitants. Et sur Saint-Laurent-du-Var, nous sommes l’association avec le plus grand nombre de licenciés, et le plus grand nombre de laurentins licenciés. Il faut le souligner !

Ça, c'était au niveau des résultats. En ce qui concerne l’encadrement, j’ai la chance de travailler avec d’autres professeurs aussi investis que moi. Pourquoi ? Parce que José Alari, notre président et ancien professeur, a toujours transmis l’idée qu’il fallait être ouverts en permanence pour accueillir tous nos élèves. Nous participons à toutes les compétitions, départementales, régionales, nationales, voire internationales. Et grâce au soutien de la commune, nous prenons en charge tous les frais de déplacement des enfants. C’est un principe que nous voulons absolument conserver, pour garantir l’équité entre tous, et que ce ne soient pas seulement les plus favorisés qui puissent en bénéficier.

On a parlé de la jeunesse, parlons un peu des plus âgés. Peux-tu me dire un mot concernant Cédric Erhard ? 

Effectivement, en fin de saison, les vétérans du club ont aussi brillé. Le circuit vétéran s’est structuré d’abord au niveau national, puis international. Cédric a été champion du monde pompier-police. C’est formidable, ça montre son engagement perpétuel. C’est quelqu’un qui vient régulièrement sur le tatami et qui partage son expérience avec les plus jeunes. C’est aussi ça la dynamique du club, et le grand principe du judo : entraide et prospérité mutuelle.

Quelles leçons peut-on tirer d’un aussi beau bilan ? 

Ce bilan est le fruit de l’investissement quotidien des professeurs et des bénévoles. On peut s’appuyer sur une grosse équipe de bénévoles, souvent des anciens du club, ceintures noires, anciens champions, ou des parents d’élèves impliqués. C’est très positif ! Il faut savoir également que beaucoup d’enfants sont sur le pôle espoir de Nice. C’est une structure de haut niveau principalement pour la tranche d’âge cadets. On fait les allers-retours régulièrement pour les accompagner ou les faire venir au club jusqu’à trois fois par semaine. On a aussi une section dans la vallée niçoise, dans l’arrière-pays. Nous donnons ainsi la chance à des enfants de venir au club et de bénéficier de ses structures. Et ceci grâce à Johnnatan Faure, qui très impliqué dans l’arrière-pays niçois puisqu’il vit à Tourette-sur-Var. Ils les amène quais-quotidiennement pour leur permettre de pratiquer le judo à tous les niveaux. Ce qu’il faut retenir, c’est l’implication de toute l’équipe, des bénévoles, et d’un bureau investi à 100%.

Y a-t-il tout de même quelques axes à améliorer ou sur lesquels vous devez progresser ? 

Il y en a toujours. Pourquoi ? Parce que si on veut continuer d’avancer, il faut savoir se remettre en question. Tout comme toutes les disciplines, le judo évolue, les règlements aussi. Notre rôle est de coller à cette évolution et de proposer un apprentissage qui correspond à cette évolution. Donc oui ! Des axes de travail, il y en a à tous les niveaux. Il s’agit de s’appuyer sur l’évolution qu’on voit dans le très haut niveau : Jeux Olympiques, Championnats du monde sans oublier l’équipe de France.

Quels sont vos objectifs pour la saison 2024, 2025, 2026, notamment sportifs ? 

Sportivement, on veut qualifier une majorité de nos élèves sur des phases nationales, en minimes comme en cadets. On veut également accompagner tous nos élèves dès le plus jeune âge sur toutes les compétitions, départementales, régionales, nationales et internationales à partir de Benjamin. On veut aussi suivre ceux dont on parle mois : les juniors et les seniors. C’est un peu plus difficile aujourd’hui car il faut un budget conséquent. Pour être honnête, il y a des regroupements de clubs auxquels nous ne participons pas encore. Mais c’est en réflexion. On envisage aussi de développer de nouvelles sections, notamment le dispositif judo scolaire. On n’y a pas encore adhéré, mais c’est un objectif. On veut créer un nouvel emploi pour un enseignant (Jayson Vo, ndlr) qui interviendra dans les écoles laurentines pour des cycles d’apprentissage pendant le temps scolaire. C’est validé par l’inspection académique, ça se met en place, et normalement après les vacances de la Toussaint, les interventions commenceront.

Avez-vous d’autres objectifs, notamment pour la vie du club et les bénévoles ? 

À moyen ou long terme, je souhaite mettre en place une section sport santé-bien-être, pour un public plus âgé, avec une partie plutôt self-défense. Savoir se défendre peut-être utile, et l’avantage du self-défense est qu’il y a beaucoup moins de projections. Nous voulons proposer aussi du renforcement musculaire adapté. Nous voulons également créer des événements le week-end, en dehors de l’association, pour les fédérer autour du projet et qu’ils aient leur propre identité au sein du club.

Proposez-vous des nouveautés à vos licenciés cette année ? 

Ce n’est pas nouveau cette année, mais depuis deux ans, nous avons développé une section de jiu-jitsu brésilien. Il y a une association entre la Confédération Française de jiu-jitsu brésilien et la Fédération Française de Judo. Les clubs peuvent ainsi faire des échanges. Et les clubs de judo, comme nous, peuvent développer des sections. Cette année, ça démarre très fort ! Et déjà depuis l’an dernier, nous avons un champion de France dans sa catégorie d’âge et de ceinture. C’est très positif pour nous.

Peux-tu nous donner son nom ? 

Djibril Salih.

Envisagez-vous d’organiser des événements particuliers cette année ?

Depuis quelques années, j’ai mis en place des plateaux sportifs sur la commune. Le club se déplace dans un quartier et notamment les Pugets. Ça qui s’y prêtent bien car nous sommes à côté. Le point du jour est en destruction, donc c’est plus compliqué au niveau des règles de sécurité de mettre quelque chose en place là-bas. Le principe : on faisait venir des gens du quartier pour voir ou participer à des épreuves sportives autour du judo, mais pas seulement. On a sensibilisé les associations de quartier : commerçants du centre-ville, commerçants des Pugets, l’AGASC et une grosse association qui encadre des jeunes en difficulté l’ADSA 06. Le but est de les accompagner par le sport ou le soutien scolaire.

Et toi, dans quel état d’esprit abordes-tu cette nouvelle saison ?

En fin de saison, on est toujours fatigué, on arrive au bout d’un cycle. J’ai eu quelques semaines de congés, et là je repars à 100%. Mon objectif, c’est de donner une dynamique au club et d’être présent sur les tatamis avec toutes les tranches d’âge. Je retrouve du plaisir à tous les niveaux. Il s’agit aussi de m’impliquer au maximum pour toutes les tranches d’âge qui font de la compétition, leur donner le goût de l’effort et du dépassement. Les encadrer, qu’ils aient des résultats ou pas. On essaie de construire les hommes et les femmes de demain à travers notre activité.

Tu la sens bien, cette saison ? 

Je « touche du bois » comme on dit. On ne peut pas savoir si les résultats seront meilleurs que l’an dernier. Ce que je sais, c’est qu’on a un groupe de jeunes très dynamiques, dans toutes les tranches d’âge. Ils s’investissent, participent à tous les stages, viennent régulièrement aux entraînements. Et qui ont des parents impliqués. Il y a un groupe. Je ne peux pas dire une famille parce que ce sont deux choses différentes. Mais les gens se retrouvent et prennent du plaisir à être ensemble. Et ça je crois que c’est déjà beaucoup dans le milieu associatif. Parce que je tiens à le rappeler que « faire association », c’est se rassembler autour d’un projet et se développer dans toutes les directions. Je leur souhaite donc beaucoup de plaisir, de bonheur et de réussite à tous.