« J’aime parler ». Ca tombe bien, c'est un bonheur de l'écouter. Inlassablement. A 75 ans, François Hodana est toujours un fidèle d'entre les fidèles sur les courts de l'ouest laurentin. Mais qui se prête volontiers à une pause souvenirs. Pionnier du club, il tourne d'abord les premières pages du club des Vespins. Sans filet.
Un club créé en 1980 avec une bande de copains. Des voisins de quartier qui souhaitent construire leur terrain de jeu : « Avant, il y avait un terrain vague. J'avais un ami qui travaillait dans l’installation de courts de tennis. On a donc décidé de fonder notre club ». Une initiative qui sonne comme une évidence dans la bouche du Laurentin. En 1982, François prend sa raquette et signe la première licence. Habitant l’immeuble d’à côté, sa vie se confond avec le sport : « J’ai d’abord été attiré par les sports co. Football, volley, handball ou encore les cartes. En fait, j’ai toujours eu besoin de me dépenser ». Les échanges se succèdent, la balle jaune passe d’un terrain à l’autre : « C’est un lieu où l’on peut se retrouver. Le sport permet ce plaisir de réussir quelque chose, une satisfaction passagère. Avec cela, on peut s’échapper du cadre quotidien ». Après 40 ans de licence au club de tennis des Vespins, François Hodana continue de renvoyer la balle : « depuis 10 ans, je joue en double ». Toujours entouré du noyau dur. Les parties entre camarades s’enchaînent.
Le joueur adverse lance la balle au-dessus de sa tête, arme son bras, puis la balle est smashée. En retour du service, François monte au filet, fidèle à ce qui semble être un principe de vie : l'attaque ! On le retrouve à la volée, prêt à emporter le point sans traîner : « Je préfère les attaques au filet, le fond de cours m’ennuie. Je ne suis pas très patient ».
Si l’histoire du club s’écrit avec ses joueurs, le jeu décisif des anciens reste gagnant. En se remémorant ce passé, François évoque ses idoles : « John McEnroe ! Quel super joueur. Il apportait un jeu révolutionnaire. Il était explosif ! ». Aujourd’hui, la mémoire du club concède un faible pour Federer, avec son élégance inégalable : « Il sait tout faire sans forcer, je suis admiratif ».
Le tennis a rythmé sa vie. Et ça continue. Tous les jours, François Hodana se rend au club. Depuis le club-house, il lit les nouvelles dans le journal. L’odeur du café se diffuse dans la salle. Parti de la zone portuaire du Havre quand il était jeune, il a suivi le courant avec sa femme pour se rendre sur la Côte d’Azur. Sans esprit de compétition, François retrouve ses amis afin de partager une partie de tennis, de pétanque, ou de cartes.
Et garde un regard connaisseur sur le club de tennis des Vespins. Dont les membres-fondateurs sont les piliers.